Abstract
Normes, production et usages sociaux des huiles végétales. Étude de cas au Sourou et au Yatenga (Burkina Faso)
Ce travail de recherche analyse les rapports sociaux d’exploitation et les techniques de production des huiles végétales locales à savoir les étapes, le savoir-faire, l’outillage utilisé ainsi que la maîtrise de ces outils par les populations productrices. En plus, il explore les implications socioculturelles et les enjeux économiques liés à ces huiles dans le Sourou et le Yatenga. Autrement dit, il interroge les systèmes de signification qui régulent tout le procès de production et les usages des huiles végétales.
Cette étude a identifié six espèces oléagineuses locales : Azadirachta indica, Balanites aegyptiaca, Boscia senegalensis, Lannea microcarpa, Sclerocarya birrea et Vitellaria paradoxa. L’étude de cas de Balanites aegyptiaca et de Vitellaria paradoxa a permis de comprendre que la production des huiles végétales est une activité entre plusieurs mains parmi lesquelles les femmes restent les principales actrices. Deux méthodes de transformation et d’extraction permettent aux productrices d’obtenir les huiles : la méthode artisanale et la méthode industrielle. La première emploie un outillage constitué d’objets de l’art traditionnel (marmite, mortier, pilon, etc.), et la deuxième utilise un outillage moderne, mécanisé (les presses à huile, les concasseurs, etc.).
Les fonctions sociales que ces huiles remplissent sont entre autres alimentaires, cosmétiques (pommades), médicinales, économiques (la vente locale). Elles sont indispensables dans la fabrication du savon et le tannage des peaux. La matière résiduelle sert à la récupération des biens immobiliers en proie aux termites et à l’action dégradante des eaux de pluie. Dans ces configurations sociales, les opérations de collecte, d’extraction et d’usage des huiles végétales sont régulées par des normes et des prescriptions sociales. Autrement dit, l’exploitation oléagineuse est régie par un certain nombre de dispositions et de contrôles sociaux. Des pratiques coutumières et traditionnelles comme le « yare », le « kala » et le « têdiê » développées autour de ces huiles mettent en relation deux mondes différents : le règne humain (visible) et le monde des ancêtres et des esprits (invisible).
CONCEPTS-CLES : plantes oléagineuses locales, normes sociales, prescriptions sociales, procès de production, usages sociaux, appartenance sociale.
QualiTree
works to improve sustainable use of local tree species for fair-trade production of oils for food and cosmetics in Mali and Burkina Faso through a collaboration between researchers, private industries and local communities.Financed by Danida.